SPEBEL Général Info « presse » sur le risque de blackout cet hiver…

Info « presse » sur le risque de blackout cet hiver…

Face au risque de blackout électrique, les acteurs du secteur se mobilisent

L’Echo – 10/07/2014 – Christine Scharff

Le consultant en énergie Sia Partners a mis en cartes les capacités de production électrique dont la Belgique devrait disposer pour les hivers à venir. Le constat est plus qu’inquiétant.

Si les réacteurs nucléaires de Doel 3 et Tihange 2 ne redémarrent pas d’ici là, même en comptant sur les importations, la Belgique sera incapable de faire face aux pics de demande d’électricité durant l’hiver 2015-2016 en cas de conditions météorologiques défavorables, montrent les simulations du consultant Sia Partners.

En l’absence de vent et de soleil, le manque de capacités de production pour couvrir les pics est en effet plus important que les interconnexions disponibles aux frontières. « Or, durant l’hiver, les pics de consommation ont typiquement lieu après le coucher du soleil. Et des périodes sans vent peuvent se produire », souligne Jean Trzcinski, senior manager chez Sia Partners.

À certains moments, la pénurie approche les 5.200 MW, alors que les capacités d’importation de la Belgique ne dépassent pas 3.500 MW. En outre, la période à risque est longue, puisqu’elle s’étend de novembre à février. À cette date, les réacteurs nucléaires de Doel 1 et 2 auront fermé, diminuant de près de 900 MW supplémentaires la capacité du parc de production belge.

Moins aigu cet hiver…

Pour l’hiver à venir, par contre, la fermeture de Doel 1 n’aura qu’un impact limité, puisqu’elle interviendra après le plus fort de l’hiver. La réserve stratégique de 800 MW qui est en train

d’être mise en place, dans laquelle seront placées des centrales à l’arrêt que l’on pourra redémarrer quand besoin est, ajoutée aux capacités d’importation d’électricité, devrait permettre de combler la pénurie de capacités de production en cas d’hiver exceptionnel – un événement susceptible de se produire au moins une fois tous les 10 ans.

… si on peut importer

II faut souligner, toutefois, que la disponibilité des 3.500 MW d’interconnexion aux frontières pour importer de l’électricité vers la Belgique est loin d’être garantie. Si une vague de froid frappe simultanément la Belgique et la France, on risque fort de ne rien pouvoir importer de la France – voire de devoir réexporter vers l’Hexagone l’électricité venue des Pays-Bas… Et le risque d’un problème imprévu sur une importante centrale, qui vient encore aggraver le problème, ne peut bien entendu pas être écarté.

Mais même sans incident et avec des interconnexions qui fonctionnent à plein pour importer de l’électricité vers la Belgique, en cas de grands froids et d’absence de vents, les blackouts deviendront réalité durant l’hiver 2015-2016 si le gouvernement ne prend pas des mesures supplémentaires.

« Tous les acteurs du secteur sont bien conscients du problème, et se mobilisent pour trouver des solutions, poursuit Jean Trzcinski. Une des pistes, pour le gouvernement, est d’augmenter la taille de la réserve stratégique, pour réduire le risque ». Moyennant un changement de la législation, pour l’hiver 2015-2016, il serait possible de verser dans cette réserve d’autres centrales que celles de Seraing et Vilvoorde, pour atteindre un total de quelque 1.400 MW de « backup ». Autre marge de manoeuvre, comme le prône le gestionnaire de réseau Elia: jouer davantage sur la gestion de la demande, pour réduire la consommation des ménages et des entreprises aux moments cruciaux.

Pour Gazelco EDF-Luminus SUD,
Jean-Marie Snakers.

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