Source : FGTB
· Wathelet va-t-il convaincre le secteur énergétique?
L’Echo 04/04/2013
Francois-Xavier Lefevre
Le secrétaire d’État à l’Énergie vient de finaliser son plan destiné à éviter un black-out électrique. Reste maintenant à Melchior Wathelet à convaincre ses partenaires et les producteurs.
Comment la Belgique va-t-elle se préparer pour garantir sa sécurité d’approvisionnement en électricité lors des prochains hivers? Le dossier est au centre de la politique énergétique du secrétaire d’État Melchior Wathelet (cdH) depuis le début de la législature et ses conclusions vont arriver sur la table du conseil des ministres après les vacances de Pâques.
Les grandes balises sont connues. Il s’agit notamment de soutenir l’investissement dans la construction de nouvelles centrales au gaz, d’assurer la rentabilité d’unités de production d’électricité existantes ainsi que de prolonger de 10 ans la durée de vie du réacteur nucléaire de Tihange 1. Un véritable challenge à mettre en oeuvre, car d’après les conclusions d’une étude prospective réalisée par l’administration de l’énergie en juin, 2.000 MW de capacité de production vont disparaître en 2014. Peut-être même plus si on intègre les annonces de fermeture d’unités de production faites par le secteur depuis la rédaction de ce rapport! Il s’agit notamment de la centrale d’EDF Luminus à Seraing ou celle d’E.ON à Vilvorde.
Le casse-tête ne s’arrête pas là car le plan d’équipement de Melchior Wathelet doit également intégrer en 2015 la fermeture des unités atomiques de Doel 1 et 2. Et, cerise sur le gâteau: il doit aussi tenir compte d’une possible fermeture définitive des deux réacteurs nucléaires mis à l’arrêt depuis l’été dernier!
Après plusieurs mois de discussions avec le secteur sur la mise en application de différents mécanismes destinés à soutenir la production, le secrétaire d’État espère faire passer au gouvernement l’ensemble de ses points.
Aide aux centrales
Pour les installations existantes et menacées de fermeture, il s’agit notamment d’exonérer de la cotisation fédérale le gaz utilisé dans les centrales. Le gouvernement pourrait également demander au régulateur fédéral (la Creg) de ne pas handicaper la compétitivité des centrales belges en n’imposant pas aux opérateurs des tarifs d’injection plus importants que ceux mis en place dans les pays voisins. Il n’est par contre pas question de subsidier les centrales existantes. « Un appel d’offres pour créer une capacité de réserve stratégique en fonction des besoins sera lancé dans le secteur », explique une source proche du dossier.
Parallèlement, le cabinet Wathelet juge nécessaire la construction de nouvelles unités pour une production avoisinant au maximum 2.000 MW. Pour y parvenir, une enveloppe pouvant aller jusqu’à 30 millions d’euros par unité et par an devra être dégagée par le gouvernement.
Si le coût de ces mesures n’est pas encore chiffré, « il devrait être pris en charge par le budget », assure une source proche du cabinet Wathelet.
Reste les négociations autour de la prolongation de la durée de vie de Tihange 1 et la mise à disposition de sa capacité de production de 1.000 MW sur le marché. Dans l’entourage du secrétaire d’État, on se veut optimiste et on entend proposer aux membres du gouvernement le fruit des négociations menées avec EDF et Electrabel. Sur le contenu, on reste par contre très discret. Tout juste assure-t-on que le mécanisme rapportera de l’argent à l’Etat.
D’après nos informations, le projet de Melchior Wathelet s’axe sur une rémunération de la capacité de production qui intègre une marge acceptable pour les propriétaires de la centrale – EDF et Electrabel – et qui intègre la prise de risque prise par l’exploitant Electrabel.
La confiance rompue
Si Melchior Wathelet doit encore convaincre ses partenaires politiques, le gouvernement devra de son côté donner des assurances fiables au secteur et notamment à Electrabel et à EDF. Visiblement, la rupture du protocole d’accord de 2009 passé entre Electrabel et le ministre Paul Magnette (PS) est toujours dans les esprits.
Au sein du conseil d’administration de GDF Suez, la maison mère d’Electrabel, on semble ainsi refuser toute idée d’investir dans des moyens de production en Belgique. « Sur Tihange 1, l’accord de prolongation est encore loin. Un ministre a une proposition mais le passé en Belgique montre que la proposition d’un ministre n’a aucune valeur. Il faut une décision d’un gouvernement et une loi pour qu’on prolonge », souligne de son côté une source anonyme interne à Electrabel.
Nous allons, bien sûr, prendre des renseignements complémentaires et nous vous tiendrons au courant de ce qu’implique ce plan pour nos centrales.
Malheureusement, et à première vue, cela nous semble bien peu par rapport à l’appétit de notre Direction…. Et pour rappel et/ou précision, ce fameux plan n’est pas encore officielement sorti… Peut-il encore être amendé…
Pour Gazelco EDF Luminus Sud,
Jean-Marie Snakers.